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Le centre historique

Parcours de promenade dans le village


Depuis le printemps 2024 la municipalité de Blauzac propose deux parcours de promenade dans le village. Le premier (1,5 km, sans difficulté) permet de découvrir le centre historique et une superbe vue sur le Mont Ventoux (avec une table d’orientation et des tables de pique-nique) ; alors que le second (1,6 km, sans difficulté) mène à deux moulins à vent et à une deuxième table d’orientation dans une olivette dégagée vers le Pic Saint-Loup, le Mont Aigoual, le Mont Lozère et le Mont Bouquet. Deux plans se situent au début de chaque parcours et un dépliant est disponible en mairie et dans les commerces du village.

 

Premier parcours de promenade (1,5 km, sans difficulté) : le centre historique du village

 

Panneau n°1 : Place du 8 Mai 1945
La place du 8 Mai 1945 est un ancien cimetière utilisé jusqu’à l’épidémie de choléra de 1854 qui fait alors comprendre l’intérêt de le déplacer loin du village. Dans les années 1950, la place est définitivement transformée en parking, en champ de foire et en promenade. Sur votre gauche, au n°1 de la place, vous pouvez remarquer une imposante propriété (avec un pigeonnier et une cour intérieure fermée) qui figurait déjà dans le compoix (l’ancêtre du cadastre) du 16e siècle. C’est le Château Chambarrut. Au dernier étage on aperçoit les petites ouvertures caractéristiques des magnaneries où on élevait ("éduquait") les vers à soie (les magnans en occitan). Un mûrier dans la cour témoigne encore de cette très intense activité séricicole à Blauzac (les vers à soie étaient en effet nourris par les feuilles de cet arbre). La table d’orientation située sur cette Place permet de mieux comprendre le paysage et d’admirer au loin le Mont Ventoux, le "Géant de Provence".

 

Panneau n°2 : Place de la Mairie
La mairie actuelle est bâtie sur l’emplacement (n°307 du cadastre napoléonien) de la demeure de la famille D’Anglas, co-seigneurs de Blauzac jusqu’à la Révolution. A la fin du 19e siècle cette place est encore occupée par les restes du rempart (le barry en occitan), les fossés (la dougue en occitan) et une grosse tour médiévale (n°310) qui sert de "maison commune" (mairie) et de four communal. Elle sera détruite pour mettre en valeur le nouveau bâtiment des écoles et de la mairie et pour créer un espace public qu’on appelle "La Place". On peut remarquer sur la façade Nord de la mairie deux petites plaques en métal qui commémorent le premier centenaire de la République (1892). Ces plaques utilisent un double calendrier : chrétien et révolutionnaire (ou républicain). Il est exceptionnel en France qu’un tel témoignage de la ferveur républicaine soit encore en place.

 

Panneau n°3 : Château féodal
Avec l’église, le château de Blauzac a toujours été le cœur du castrum (une sorte de village fortifié) de Blauzac. Sa plus ancienne mention dans un texte remonte au 12e siècle. Comme l’église, il est brûlé par les Tuchins (une révolte paysanne, une jacquerie) dans les années 1380, mais il semble relativement épargné par les guerres de religion et par la Révolution française (comme l’église). Toujours habité depuis le Moyen Age, le château a conservé de nombreux vestiges de sa fonction défensive ainsi que sa forme : un quadrilatère autour d’une cour carrée à peu près régulière. Une tour à bossage à l’angle Nord-Ouest est très bien conservée. Il y avait peut-être d’autres tours aux autres angles. Il est peu remanié au fil des siècles : ouverture de fenêtres à croisées à la Renaissance, réfection de la cour intérieure avec galerie et escalier à la fin du 18e siècle, percement d’entrées aux 19e et 20e siècles. Il possède un puits intérieur. Dans le compoix de 1649 il est décrit ainsi : "une maison assez grande, pigeonnier, cazal [local abandonné], cour, jardin et hermas [terrain en friche], le tout confrontant la place du levant et le chemin du couchant". Le château est inscrit sur la liste des Monuments Historiques depuis 2006.

 

Panneau n°4 : Eglise paroissiale Notre-Dame
Faire le tour de l’église permet de la dater et d’en comprendre l’histoire. La façade Nord (côté ruelle de l’Eglise) en pierre de taille calcaire blanche et dure date probablement de la deuxième moitié du 12e siècle. Détruite en partie par les Tuchins dans les années 1380, l’église est reconstruite partiellement en petit appareil irrégulier (partie Sud, face au château). Contrairement à d’autres églises de l’Uzège ou de la Gardonnenque, celle de Blauzac ne semble pas avoir été détériorée lors des guerres de religion. Sous la Révolution, l’église est utilisée comme temple de l’Etre suprême et de la Raison, et elle traverse cette période sans dommage, avant d’être restituée à l’Eglise catholique en 1799. Sous le Second Empire (1852-1870), période de grand renouveau catholique en France, l’église blauzacoise est profondément remaniée : le cimetière attenant à la façade Sud est définitivement supprimé et transformé en jardin pour le curé, la porte Sud est murée (l’encadrement est encore visible), le presbytère est entièrement reconstruit (actuel n°2 de la place du Château), les maisons accrochées sur la façade Ouest sont détruites pour bâtir le porche actuel. Sur la place se dresse une imposante Croix de Mission (1866) et un clocher est enfin édifié (il est rebâti après un orage en 2002). Un puits sur la place ne disparait que dans les années 1950 environ.

 

Panneau n°5 : Empreinte des constructeurs
Les marques de tâcheron bien visibles dans cette androne (une ruelle très étroite) datent probablement de la construction de l’édifice (12e siècle). D’autres sont visibles dans l’église.

 

Panneau n°6 : Rue du Barry
Le barry (ou barri) en occitan c’est le rempart ou la "commune clôture". C’est souvent un simple mur avec parfois des maisons fortifiées aux façades extérieures aveugles. Les curieuses maisons hautes de la rue du Barry semblent adossées à l’ancien rempart, mais il se peut aussi qu’elles fassent rempart. L’une d’elle est d’ailleurs encore qualifiée de "tour" dans le cadastre napoléonien (maison n°20), alors que le rempart n’y figure déjà plus. Le rempart date probablement du 14e siècle, période de troubles extrêmes et d’épidémies en Uzège, comme dans tout le royaume. Ce rempart prenait peut-être la suite d’un autre rempart primitif qui englobait une portion plus restreinte du village serrée autour de l’église et des tours féodales. Il est probable qu’une porte ouvrait sur l’actuelle Devalade (ou Davalade, une descente abrupte en occitan), qui est de nos jours la seule calada (en occitan, un chemin soigneusement empierré) subsistante de Blauzac. Assez facile à deviner sur le plan cadastral napoléonien, il ne reste actuellement plus rien du rempart. La dernière tour (qui servait de "Maison Commune") n’a été détruite qu’à la fin du 19e siècle pour agrandir la place de la Mairie.

 

Panneau n°7 : Rue Blanche
L’origine du nom de cette rue demeure inconnue. Fait-il écho au Fort Blanc situé de l’autre côté du village, près de la rue du Blauzaguet ? En venant d’Uzès par le chemin du Pont Romain, on entrait dans Blauzac par la rue Blanche. Une porte dans les remparts devait s’y trouver. Ce chemin du Pont Romain correspond à l’ancienne voie des Helviens qui reliait Nîmes, la capitale des Volques Arécomiques (un peuple gaulois), à l’actuel département de l’Ardèche (le territoire des Helviens, un autre peuple gaulois). Les Romains l’ont réaménagé et, au Moyen-Age, c’était aussi le chemin emprunté par les pèlerins qui se rendaient à Saint-Gilles. La rue Blanche a longtemps été la plus importante rue du village et on peut encore y admirer de belles demeures comme le n°3 (autrefois le siège d’une école religieuse). Une impressionnante tour féodale (probablement du 12e siècle) est à peu près intacte et témoigne de l’époque où plusieurs co-seigneurs dominaient Blauzac. Chacun avait sa tour.

 

Panneau n°8 : « Fort Blanc » et Pré de Valence
L’histoire du Fort Blanc reste à écrire… Son nom (Fort Blanc ou Blancafort) et sa fonction demeurent mystérieux. Son existence est attestée dès le 12e siècle, mais il semble abandonné assez rapidement, peut-être au profit du château de Blauzac situé à l’intérieur des murailles du castrum. Le nom de l’actuelle rue du Parizet (façade ouest du Fort) pourrait être une déformation de Barizet ou petit Barry (rempart en occitan). Même en ruine depuis plusieurs siècles, le Fort Blanc a encore belle allure : une vaste surface bien repérable sur le plan cadastral napoléonien, des murs très hauts, en pierre de taille, avec certaines corniches encore intactes. Sur la façade Est, deux hautes fenêtres de forme ogivale font penser à l’existence d’une ancienne chapelle. On peut voir sur le mur Nord la sortie d’une conduite qui rejetait les eaux usées d’un moulin à huile qui fonctionnait encore au 19e siècle. La création de la rue Neuve au milieu du 20e siècle a permis ensuite, dans les années 1990, de bâtir de nouvelles écoles, un foyer municipal et un vaste parc (le Pré de Valence). C’est aussi le départ de la promenade dans les cabanes (ou capitelles) de la Librotte et le début du chemin du Pont Romain qui permet de traverser la rivière des Seynes et d’atteindre Uzès.

 

Panneau n°9 : Rue de Blauzaguet
L’origine du nom de cette rue demeure incertaine. Il s’agissait peut-être de nommer des maisons de Blauzac situées "sous le guet" de Blauzac, sous la protection d’un édifice fortifié qui devait protéger la porte ouvrant de la rue Blanche à la rue de Blauzaguet (le Fort Blanc ?). Mais peut-être est-ce simplement un diminutif pour désigner une sorte de faubourg, une rue en dehors des remparts : le Blauzaguet ou le "petit Blauzac". Dans le compoix du 16e siècle la rue existe déjà, mais elle est loin d’être entièrement bâtie. Les protestants y édifient leur temple au 16e siècle (entièrement détruit au moment de la révocation de l’édit de Nantes en 1685). La rue de Blauzaguet demeure jusque vers les années 1960 une rue marchande et artisanale. On peut encore y deviner certaines échoppes et, sur certains murs, des traces de ces activités (une chaussure au numéro 129 par exemple). Avec l’ouverture de la rue Neuve, elle cesse d’être un lieu de passage important et elle perd de sa vitalité économique.

 

Panneau n°10 : Temple protestant
Dès le 16e siècle un temple est présent à Blauzac, probablement rue du Blauzaguet (en face de la rue du Parizet). Détruit lors la Révocation de l’Edit de Nantes (1685), les réformés blauzacois attendent 1802 ou 1803 pour pouvoir s’assembler dans une salle de la "Maison commune située dans une tour médiévale, sur l’actuelle place de la mairie (ladite tour sera détruite au 19e siècle). Après une souscription privée parmi les fidèles, un terrain est acheté en 1817 et le temple actuel est construit l’année suivante. Il ressemble à la plupart des temples construits à cette époque : sobre à l’extérieur (aucune décoration ou symbolique) comme à l’intérieur (une chaire, la Bible, des bancs). Il est également surmonté d’une cloche. Le temple demeure la propriété du consistoire jusqu’à sa vente en 2005 à la municipalité pour l’euro symbolique. Bâtiment privé, il était devenu trop coûteux d’entretien pour une communauté de plus en plus réduite. Il continue néanmoins d’accueillir les cérémonies religieuses de l’Eglise protestante unie de France, en plus des manifestations culturelles proposées par des associations ou par la municipalité.   

 

Panneau °11 : Monument du Souvenir
Après 1918 le village de Blauzac ne construit pas de Monument aux Morts. Seules deux plaques en marbre honorant les morts catholiques et protestants sont apposées dans l’église et dans le temple, et une affiche dans la salle du Conseil municipal. Inauguré le 8 mai 2017 par le maire Serge Bourdanove, l’actuel Monument du Souvenir rend hommage aux Blauzacois morts durant les deux Guerres mondiales, la Guerre d’Algérie et également "aux victimes des attentats". Il prend place sur le Parvis de la Mairie, entièrement rénové depuis les années 2000. En remontant vers le parking de la Place du 8 Mai, on pourra admirer une façade en fer à cheval surmontée d’une tête de cheval (autrefois l’écurie d’un marchand de chevaux). Blauzac, village étape entre Uzès et Nîmes, a longtemps eu la réputation d’être un village de négoce pour les chevaux. 

 

 

Deuxième parcours de promenade (1,6 km, sans difficulté) : le sentier des moulins à vent

 

Panneau A : Le cimetière
Les anciens cimetières de Blauzac (près de l’église et ensuite place du 8 mai) sont abandonnés au 19e siècle. L’épidémie de choléra de 1854 rend indispensable d’éloigner les morts des vivants… L’actuel cimetière est construit en 1856. La partie sud était réservée aux protestants et la partie nord aux catholiques. Un mur les séparait et chacune avait son propre portail d’entrée. Le portail catholique est surmonté d’une croix et le portail protestant n’a pas de symbole. Les lois de laïcisation de la République (lois de 1881 et de 1884) déconfessionnalisent presque tous les cimetières français. Les cimetières protestants de Nîmes et de Montpellier sont des exceptions et demeurent encore de nos jours la propriété des consistoires de ces deux villes. A Blauzac, le sous-préfet d’Uzès exige à plusieurs reprises la suppression du mur. Mais un document de 1933 nous indique que ce n’est pas encore fait à cette date…

 

Panneau B : Les moulins à vent
Sur ce parcours de découverte, deux moulins à vent (pour les céréales) sont encore visibles. Ils étaient déjà présents sur la carte de Cassini au 18e siècle, mais notifiés « en ruines » sur le cadastre napoléonien au début du 19e siècle. Deux "moulins à sang" (avec la force animale) fonctionnaient aussi à Blauzac. L’un près de la place de la Mairie et l’autre près du Fort Blanc.  Ils servaient à extraire l’huile d’olive. Faute de cours d’eau suffisamment puissant et au débit régulier, il n’y avait pas de moulins à eau à Blauzac. C’est probablement ce qui a empêché le village d’avoir une activité artisanale soutenue. La table d’orientation située au bout de l’olivette vous permettra d’admirer les Cévennes.

 

Panneau C : Le quartier des Mazes
Déjà mentionné dans le compoix de la fin du 16e siècle, ce faubourg est donc très ancien. Assez éloigné du castrum, il a longtemps été relativement autonome. On peut aujourd’hui y admirer un bâti traditionnel remarquablement conservé.

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